Le pèlerinage de la Saint Symphorien se déroule chaque année le 22 août.
Symphorien est un jeune gaulois d’Autun, né en 160 de notre ère, élevé dans la foi chrétienne, qui sous l’occupation romaine en 180 alors que la religion chrétienne est interdite, refuse de se prosterner devant le char de Cybèle, déesse romaine de la fécondité particulièrement vénérée à Autun.
Arrêté, jugé, flagellé et jeté en prison, Symphorien sera, après un second jugement, décapité le 22 août 180.
Son culte se dispersera dans toute la Gaule et de nombreuses reliques sont présentes en Provence, notamment à Arles, Caumont, Eyragues, Lambesc et Vernègues.
Le pèlerinage est introduit en Provence dès le 6e siècle par Saint Virgile, archevêque d’Arles, ancien évêque d’Autun. Dès le 13e siècle le culte de Saint Symphorien est fêté dans toute la Provence et en particulier à Vernègues. Dès la fin du 15e siècle, le saint est imploré comme saint guérisseur et l’on vient de tous les villages environnants demander la protection de saint Symphorien.
Le pèlerinage était très fréquenté et débutait plusieurs jours avant le 22 août par une neuvaine. Charles de Valois, duc d’Angoulême et fils de Charles IX est venu faire une neuvaine en 1644.
A partir du 17e siècle la confrérie des Marguilliers était ce jour-là investie de l’organisation et du bon déroulement du pèlerinage outre l’organisation du pèlerinage, les Marguilliers étaient chargés de la gestion financière d’une paroisse. Ils récupéraient, le blé pour faire la farine nécessaire à la fabrication des hosties, le raisin pour le vin de messe, les olives pour l’huile de la sainte lampe et faisaient la quête lors des messes.
La confrérie des marguilliers sera active jusqu’à la Révolution, période à laquelle elle disparaît.
Le renouveau du pèlerinage se fera entre 1874 et 1879, des bannières sont offertes. Il était souvent demandé à saint Symphorien la pluie si désirable dans un pays si sec !
En 1876, le chanoine Bourgues d’Aix avait composé un cantique sur le parapluie. Le sens était celui-ci : nous sommes venus avec des parapluies, saint Symphorien pour vous montrer notre confiance dans une prompte intercession. Cette année-là, les vœux furent exaucés, la foule fut nombreuse et le saint généreux leur accorda une pluie diluvienne, les pèlerins ne savaient plus où s’abriter !
En 1935 une association est créée : « Les amis de St-Symphorien ». A cette époque lors du pèlerinage, le sacré et la fête populaire se mélangent d’un côté les cérémonies liturgiques (vêpres, messes, procession de relique, cantique) et de l’autre feu de joie, danses à la lueur des flambeaux, chants … Régulièrement les prieurs curés de Vernègues se plaindront à l’Archevêque de ces manifestations profanes. Allant jusqu’à menacer les pèlerins d’excommunication !
Des manifestations similaires existaient à Grans, Lambesc ou encore Eyguières et c’est à Vernègues que l’on trouve l’un des derniers pèlerinages du doyenné.
Le pèlerinage aujourd’hui à Vernègues
Aujourd’hui invoqué principalement pour obtenir la pluie, Saint Symphorien a toujours été un saint guérisseur, ce qui explique la présence d’ex-voto (présence de nombreuses béquilles accrochées au fond de la chapelle)
Avant 1909, pendant plusieurs mois de l’année, la statue du saint en bois sculpté, doré et tenant sa tête sanglante entre les mains était conservée à l’église Saint Jacques de Vernègues, puis à Notre Dame de Lourdes, nouvelle église paroissiale. Aujourd’hui, elle demeure dans la chapelle St-Symphorien mais revient la veille du pèlerinage dans l’église de Vernègues afin d’être préparée pour le grand jour.
Lors de la cérémonie parée de ses bijoux, témoins de la puissance du Saint et de la reconnaissance de ses protégés, la statue dans son baldaquin, est portée à pied jusqu’à la chapelle rurale de Saint-Symphorien entourée des pèlerins et des curieux venus spécialement ce jour.
La procession débute à 16h, après un premier arrêt à l’oratoire de Vernègues, les pèlerins sont accueillis à 17h à la chapelle Saint-Symphorien dans le hameau de Cazan.
La procession se poursuit jusqu’à un nouvel oratoire surmonté d’une croix, situé à 300 m de La Chapelle.
Au retour de la procession, la statue pénètre dans La Chapelle.
S’en suit une messe dite en français ainsi qu’en provençal.
La journée s’achève par une veillée où un pique-nique est tiré du sac.